8. ARBRE DE REFUGE DE LA LIGNEE KARMA KAGYU.









 PRATIQUE DU REFUGE DANS LE CADRE DES PRATIQUES PRELIMINAIRES.

Nous imaginons, en premier lieu, que nous nous trouvons dans une plaine vaste et belle, agrémentée de fleurs et d'arbres. Face à nous s'étend un lac limpide, pur et frais, au milieu duquel pousse un arbre immense et magnifique dont le tronc se divise en cinq branches principales sur lesquelles se tiennent les différents aspects du refuge :

  • sur la branche centrale les Lamas,
  • sur la branche avant les Yidams,
  • sur la branche droite les Bouddhas,
  • sur la branche arrière le Dharma représenté par des textes,
  • sur la branche gauche la Sangha supérieure.

Quant aux divinités protectrices, elles se tiennent sur un nuage légèrement en avant de l'arbre.

Visualisation du Lama


Au milieu de la branche centrale, nous imaginons un trône porté par huit lions, paré de brocarts. sur ce trône sont posés l'un sur l'autre une immense fleur de lotus, un disque de soleil et un disque de lune. sur le siège ainsi composé est assis Vajradhara (tib. Dordjé Tchang) dont l'essence est notre propre Lama racine. Il est entouré d'une multitude de Lamas ; plus particulièrement, disposés en étage au-dessus de sa tête, nous visualisons notre Lama racine sous sa forme ordinaire, puis les principaux Lamas de la lignée, jusqu'à Marpa, Naropa, Tilopa et finalement, de nouveau Dordjé Tchang, représentant cette fois-ci l'origine de la lignée.

Nous ne pensons pas à ces Lamas en termes de réalité matérielle : leur corps rendu apparent par la visualisation est l'union de la manifestation et de la vacuité, semblable à un arc-en-ciel. Penser autrement présenterait l'inconvénient de faire peser ceux qui sont au-dessous sur ceux qui sont au-dessus ! On cite souvent l'exemple d'un méditant tibétain qui se faisait une idée très matérielle du Lama visualisé au-dessus de sa tête ; comme il était chauve, il avait toujours peur que le Lama glisse et tombe par terre... Il finit par porter un chapeau !

Dans le ciel autour de l'arbre sont présent des Lamas des autres lignées, Nyingmapa, Sakyapa, Guéloukpa, ainsi que des autres écoles Kagyupas. Tout en sachant que nous appartenons à l'école Karma Kagyupa, nous exprimons ainsi notre confiance dans toutes les lignées, sans aucun sectarisme.

Au Nom de Tous


Nous tenant sur la rive du lac, nous pensons qu'à notre droite se trouve notre père de cette vie accompagné de tous nos pères de nos vies passées, à notre gauche notre mère de cette vie accompagnée de toutes nos mères de nos vies passées. Nous imaginons par ailleurs que, devant nous, sont présents nos ennemis et derrière nous des esprits faisant obstacle à notre pratique. Lorsque nous prenons refuge, nous le faisons au nom de tous et en même temps que tous.

La place accordée à notre père et à notre mère de cette vie s'explique par la dette de reconnaissance spéciale que nous avons à leur égard. Souvenons-nous que notre mère nous a gardé neuf mois dans son ventre, supportant toutes les difficultés de la grossesse. Puis, jusqu'à ce que nous puissions nous débrouiller seul, nos parents nous ont nourris, lavés, vêtus, fourni tout ce qui nous était nécessaire. Nous leur avons aussi, grâce à la précieuse existence humaine obtenue par leur intermédiaire, d'avoir la possibilité d'avancer sur le chemin de la libération.

Pourquoi, par ailleurs, penser que devant nous se tiennent nos ennemis et derrière nous les créateurs d'obstacles ? Ceux qui cherchent maintenant à nous nuire ont été, dans nos vies passées, un très grand nombre de fois, notre père et notre mère ; ils se sont alors occupés de nous avec autant de soin que nos parents de cette vie. Leur malveillance actuelle à notre encontre tient d'une part à un karma passé qui nous lie à eux et, d'autre part, au voile de l'ignorance qui recouvre leur esprit. D'une certaine manière, la père et la mère ne reconnaissent pas leur enfant. Ils méritent un amour particulier dans la mesure où ils accumulent par leur action un mauvais karma qui les conduira à de grandes souffrances.

Une Attitude Complète et Constante


La prise de refuge, dans les pratiques préliminaires, implique la participation de toute notre personne : l'esprit engendre la foi et la dévotion en pensant aux qualités des lieux de refuge ainsi qu'à leur pouvoir de nous libérer, tandis que le corps accomplit des prosternations et que la parole récite la formule de refuge, comprenant six vers correspondant aux six lieu de refuge, les Trois Joyaux et les Trois Racines.

Lorsque nous faisons les prosternations, le plus important est de garder en notre esprit le sentiment de dévotion et de respect. de temps en temps nous imaginons aussi que les Trois Joyaux et les Trois Racines émettent des lumières très vives qui viennent nous toucher, nous purifient de nos fautes et de nos voiles et nous confèrent leur grâce, que nous recevons avec beaucoup de joie.
                                                 prosternation
En dehors des périodes de méditation, quand nous sommes assis, nous pensons que les lieux de refuge sont au-dessus de notre tête ; quand nous sommes allongés, nous pensons qu'ils sont sur l'oreiller, au-dessus de nous ; quand nous mangeons, nous les imaginons dans notre gorge et nous leur offrons tout ce que nous mangeons. Au moment de nous endormir, le plus simple consiste à penser que tous les aspects du refuge sont réunis dans le Lama et que celui-ci, très lumineux, se tient dans notre coeur.

Engendrer la Bodhichitta


Après les prosternations, nous nous asseyons, nous joignons les mains et nous récitons la formule par laquelle nous prenons les voeux de Bodhisattva. Pour ce faire, nous pensons que de la même manière que les Bouddhas du passé ont engendré la Bodhichitta puis l'on mise en pratique jusqu'à l'Eveil, de la même manière nous engendrons maintenant la Bodhichitta et nous nous engageons de la mettre en pratique jusqu'à l'Eveil.

Après la récitation des voeux de Bodhisattva, nous pensons que les lieux de refuge se réjouissent
extrêmement de notre attitude, puis, qu'ils se fondent en lumière et que cette lumière est absorbée en nous. Considérant que notre corps, notre parole et notre esprit ne font plus qu'un avec les leurs, nous demeurons ensuite aussi longtemps que nous le pouvons dans l'état naturel de l'esprit.


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